Toute envieuse de la façon dont s’endort facilement seule ma fille à la MAM, j’ai décidé d’imiter la façon de procéder pour la sieste d’aujourd’hui.
Habituellement, je l’endors au sein : elle profite du lait et du moment câlin. Souvent, je lui chante des berceuses. C’est même elle qui choisit la playlist : elle balaie la main l’air de dire « Next » pour me faire comprendre qu’il faut passer à une autre chanson !
Cet après-midi, j’ai testé le « je te pose dans le lit et je reste près de toi jusqu’à ce que tu t’endormes ».
Elle était d’accord.
Je l’ai bercée, lui ai tapoté les fesses, grattouillé la tête, ai poussé la chansonnette … rien n’y a fait !
Oui, mais …
À la MAM, elle a un petit lit qui ne lui laisse pas autant de liberté que chez nous (donc moins de roulades possible),
À la MAM, elle voit les autres enfants s’endormir en même temps qu’elle,
À la MAM, le rapport avec l’assistante maternelle est très différent que celui avec sa maman.
Elle m’a regardé l’air de dire « Mais maman, pourquoi tu changes nos habitudes ? C’est pas comme ça qu’on fait ! ». J’ai insisté, puis insisté encore.
Alors elle s’est mise à pleurer. Alors je me suis fâchée : « Mais à la MAM tu y arrives bien toute seule ! DORS ! »
Je suis partie, l’ayant laissée toute seule dans le grand lit, en espérant qu’elle se calme et qu’elle s’endorme.
Je descendais les escaliers en me disant : « Mais jamais elle ne s’endormira avec ce chagrin ». Je le savais, et pourtant j’ai fait le choix de continuer de descendre.
*SHAME ON ME*
Je me suis assise et me suis mise à sa place :
Si on me criait dessus pour m’ordonner de dormir, est-ce que je le ferai ? D’un sommeil paisible ?
Et là, elle m’a appelée de sa petite voix : « Mama », elle ne pleurait plus.
Je n’ai pas résisté plus longtemps, et suis allée la récupérée, et l'ai trouvée blottie contre la barrière de sécurité en haut de l’escalier.
Elle m’attendait.
J’espère qu’elle savait que je reviendrai la chercher. J’espère.
Je l’ai prise dans mes bras, l’ai bercée dans notre fauteuil d’allaitement, comme à notre habitude. Je l’ai rassurée, me suis excusée, lui ai expliqué que je voulais essayer une autre manière de dormir, et que comme ça ne fonctionne pas, on ne le ferait plus.
Elle s’est endormie dans mes bras en moins de 3 minutes.
Les 5 minutes suivantes elle était dans le lit, endormie seule.
Je me suis posée, je m'en suis voulu, puis je ne me suis pas autorisée à me blâmer. C'était elle la vraie peinée dans l'histoire !
Bref, ce fut mon moment de solitude durant lequel je me suis dit « T’es vraiment la mère la plus naze du monde ».
Heureusement, ça passe !
Avec un peu de recul, je n’en reviens pas que l’on soit passé d’une situation de crise à un calme plat aussi rapidement et facilement. Je n’avais qu’à être là et lui parler, et ça lui suffisait.
Alors effectivement, il y a bien des bébés qui finissent par arrêter de pleurer et par s’endormir d’eux-mêmes.
Mais qu’ont-ils appris de la situation ? Que personne ne viendra pour eux.
Afin de satisfaire leurs besoins affectifs, et psychiques, les enfants ont besoin de la présence, de la chaleur, et de l’amour de son (ses) parent(s) (ou autre adulte qui s’en occupe). C’est ce qui leur permet de créer un lien de confiance : d’abord avec leur parents, puis avec les autres personnes de leur entourage.
Vous la connaissez celle-là ?
Il faut laisser bébé pleurer
Ou bien …
Laisse pleurer, ça va lui faire les poumons
Il y a bien des raisons pour lesquelles l’enfant pleure, mais clairement, ce n’est pas dans une intention malsaine. Il y a TOUJOURS un message. Il appartient à l’adulte de le décoder et d’apporter une solution.
Laisser pleurer son enfant peut constituer un danger pour lui : cela augmente son stress, peut lui causer des troubles de la croissance ou de l’apprentissage, ou le faire vomir et s’étouffer. Si si, à ce point ! Alors ce n’est pas à prendre à la légère, bien au contraire.
Je ne jette pas la pierre aux parents qui laissent leur bébé pleurer, ce serait tellement déplacé de ma part compte tenu de mon attitude d'aujourd'hui. Mais par cet article je voudrais vraiment sensibiliser, alerter. C'est si important de le faire.
Personne n'est parfait. L'essentiel est de faire de son mieux, j'en suis convaincue.
Bien sûr, je ne pouvais pas vous laisser sans éclairage neuroscientifique sur la question. Catherine Gueguin détaille les répercussions sur le cerveau de l’enfant à laisser celui-ci pleurer : Vidéo Faut-il laisser pleurer mon bébé la nuit ?
Vraiment, ça vaut le coup d’œil.
Vous voulez savoir ce que je vais faire à présent ?
-Respecter mon enfant
-Instaurer un nouveau rituel du coucher que l’on choisira ensemble, pour que ça nous convienne à toutes les deux.
Et vous, l’endormissement, bien ou bien ?
Je découvre tout juste ton blog, et ce billet m'a particulièrement parlé... C'est vrai parfois on tente (pour je ne sais quelle raison) de retourner à des méthodes dites traditionnelles alors que nous (Je!) prônons la bienveillance... Finalement, nous sommes des humains et parfois nous manquons de patience ou sommes trop fatigués ou le "nez dans le guidon"... Et puis tout à coup, un petit sas de décompression plus tard (descendre les escaliers par exemple) on retrouve notre lucidité et on se rend compte de l'importance de notre posture ! Et je crois que c'est ça qui est le plus important !