C’est avec grande émotion que je publie cet article : l’adaptation à la MAM de mon bout d’chou se poursuit demain, sans ma présence à ses côtés. Ma fille chérie le gère bien mieux que moi. Tout d’abord parce qu’elle s’y sentait à l’aise aujourd’hui, et aussi parce qu’elle a envie d’y retourner (OUF !).

Je me pose toutes sortes de questions, que d’autres mamans se sont probablement posées avant moi :
Et si elle n’est pas écoutée ? Et si elle n’arrive pas à se faire comprendre en signant ? Et si les autres ne l’acceptent pas ? Et si elle a besoin de moi (Bon, pour cette dernière, c’est surement moi qui ai besoin d’elle) ?
Je me fais un sang d’encre pour des choses qui, posées désormais par écrit me paraissent légèrement futiles, mais qui véritablement me touchent et m’inquiètent.
Ma douce T. a désormais 17 mois, et est en recherche de compagnie. Je sais pertinemment que la vie en collectivité lui fera le plus grand bien. Le réel problème n’est pas la fréquentation de la structure, mais le fait que mon bébé grandisse.
La grande question que je me suis posée en voyant ma fille évoluer ces dernières semaines est : À quoi vais-je servir ?
Le rôle d’une mère n’est-il pas de protéger son tout petit ? Le materner ? L’aimer ? Comment faire tout ça si elle n’est pas avec moi ? Si une autre personne passe plus de temps que moi avec elle ?
Il arrive dans une vie de mère que la peine prenne le dessus sur la fierté de voir son petit devenir grand, se débrouiller par lui-même.
Je vous entends penser : « Arf, elle exagère ». Peut-être, oui, mais pas tant que ça. Quelle maman ne s’est pas sentie inutile au moins une fois dans sa vie, à la fois fière mais touchée en plein cœur de rayer sur la liste une chose de plus que son enfant peut désormais faire seul ? Quelle maman ne s’est pas dit
« Mon enfant m’échappe »
en le regardant réussir une chose qu’il ne savait pas faire auparavant ?
On dit que c’est un grand cap pour l’enfant que de faire sa première rentrée, c’est bien vrai. Mais je crois qu’on ne parle pas suffisamment de cette page qui se tourne pour ses parents. Ce soir Super Papa a dû gérer une maman en larmes à cause de ces inquiétudes-là, insinueuses, persistantes.
J’ai une pensée particulière pour les mamans pleureuses aux jours de rentrée dont je me suis moquée chaque année dans les reportages de journaux télévisés, ou même dans les écoles où j’exerçais : comme je vous demande pardon ! Comme je vous comprends ! Je comprends que c’est une page qui se tourne pour nous également.
Allez, venez, ouvrons le « Clubdesmamanspasprêtesàvoirleurbébégrandir » !
J’ai au moins la chance d’être en confiance avec la personne qui garde la prunelle de mes yeux. Cela m’aide beaucoup à passer le cap. Je pense que c’est essentiel pour ne pas avoir à se poser mille et une questions.
Alors maintenant que les choses sont posées, que je sais pertinemment que c’est moi qui suis craintive à l’idée de « perdre » mon bébé, je dirai qu’il ne me reste plus qu’une chose à faire : ne pas l’envahir de mon trop plein d’émotions, ne pas lui transmettre mes craintes presque absurdes, et surtout, faire comme le font tous les parents : laisser aller la nature, laisser pousser la petite graine, laisser fleurir ... bref, vous avez compris, je vais lui lâcher la grappe ! Car même si cela me peinera un peu, je sais qu’elle en profitera pleinement.
Cap vers la vie en collectivité pour douce T.
Cap vers l’évolution pour maman !
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