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Faut-il l'aider à jouer ?


Il y a peu, j'écrivais sur le Jeu, les jeux, et les jouets.

Depuis, à la maison, les jeux ont quelque peu évolué, et nous sommes beaucoup sollicités par notre petite fille, autant Super Papa que moi.



Jouer, aider à jouer, participer, rester en retrait.

Quelle place de l'adulte dans le jeu ? Comment se positionner lorsque l'on souhaite l'acquisition de l'autonomie pour nos bambins ?

Nous savons désormais que le jeu est essentiel au développement de l'enfant. A un certain âge, quasiment tous les jeux sont des jeux d'apprentissage.


Pas plus tard qu'hier, je me suis surprise à jouer avec des animaux en peluche toute seule, pour montrer l'exemple à ma puce, en mimant des scènes de vie. En m'en rendant compte, j'ai arrêté de suite, ne voulant pas l'influencer.


Bon, maintenant que je m'en suis mêlée, les peluches se tapent la bise quand elles se croisent... *Oups!*


Dans cette vidéo où Super Papa aide douce T.



T. ne parvient pas à faire parcourir les perles jusqu'au bout du circuit seule. Elle reçoit de l'aide (trop ou pas assez ?), et finit par y arriver. Mais on voit bien qu'elle est frustrée lorsqu'elle n'y arrive pas, et lorsque Super Papa intervient.

C'est là que je me pose la question de l'aide qu'on doit ou non apporter aux jeunes.

Pour rappel, je suis enseignante, et même ayant rédigé un mémoire sur l'autonomie pour ma spécialisation, je me pose toujours mille questions sur la façon de faire avec les enfants.

C'est tellement difficile de trouver un juste milieu !


Alors j'ai établit une petite liste de quelques pistes pour ne pas en faire trop, et surtout pour savoir se situer en fonction des besoins de l'enfant :



Si l'enfant est en demande d'aide

-étayez : mettez en place des processus pour l'accompagner de manière explicite (par exemple verbalisez l'aide que vous lui apportez : il pourra l'intégrer, la mimer, la reproduire, etc.)

-proposez-lui d'être son assistant. Qu'il est valorisant de pouvoir mettre maman/papa à son service ! :D


Si l'enfant ne veut pas d'aide

-laissez-le gérer son affaire !

-veillez à ce qu'il soit en sécurité (la BASE!)


Si l'enfant veut de l'aide mais que vous pensez qu'il peut y arriver seul

-Il est normal qu'il ne se sente pas toujours à l'aise lors d'un apprentissage (phase de déstabilisation parfois nécessaire). Soyez son médiateur et sa béquille : incitez à tester, à expérimenter, à faire verbaliser

-Rassurez-le; vous connaissez votre enfant, les mots qui lui font du bien, c'est le moment de les sortir !

-Montrez-lui qu'il y arrive : pourquoi pas en images ?

-Encouragez-le : "Tu te rappelles de la fois où tu avais peur de faire tout seul ? Tu avais finalement réussi à ... ; Peut-être que là aussi tu pourrais ... "


Si l'enfant ne veut pas d'aide mais que faire seul n'est pas encore possible

-Expliquez lui que cela vous inquiète car vous avez l'impression que c'est encore trop tôt (n'ayez pas peur de lui exprimer votre ressenti face à ses exploits et ses presqu'exploits)

-Faites-le tendre vers une prise de conscience de ses capacités. Ainsi il pourra avoir recours à votre aide de manière volontaire (c'est quand même le mieux!).



Ça a l'air tout bête comme ça, mais on n'y pense pas toujours. On ne prend pas toujours le temps de se poser et de réfléchir à ce qu'on leur apporte réellement.

Entre nous, j'ai une petite déformation professionnelle qui consiste à décortiquer les apprentissages de ma fille pour savoir où elle en est d'un point de vue cognitif : je remarque ma petite liste, et je me dis "Ah, tiens, on est dans la planification de la tâche !" Puis j'essaye de voir où est-ce que ça pêche pour pouvoir apporter une médiation. Enfin, je me dis "Nan mais oh, c'est ta fille, pas ton élève notifié, laisse la vivre sa vie tranquillement et arrête de faire la prof relou !".

Oui, il faut savoir garder les pieds sur terre. Un jeu reste un jeu, bien qu'il soit riche en apprentissages !


Je terminerai en vous disant que bien souvent, c'est l'adulte qui freine l'enfant : "Attention, tu vas tomber si tu descends la marche!" ou "Fais pas ça, tu es trop petit(e)!". Pour tout vous dire, aujourd'hui même j'ai dit à ma petite puce qu'elle était trop petite pour porter son panier de couche parce qu'il est trop lourd. Et là je sais que je me trompe. On n'est pas trop petit d'essayer. On n'est pas trop petit d'aider maman et papa à faire une machine, la cuisine, le ménage. On n'est pas trop petit que de vouloir faire aussi. On n'est pas trop petit.


Et si on essayait de leur laisser de la place pour s'exprimer dans le jeu, leur jeu ?


Mon vrai mot de la fin sera le suivant : aidons-les à grandir dans le respect de leur personne et d'autrui, ils grandiront comme bon leur semblera.


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