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La claque, on en parle ?

J’avais déjà en tête ce sujet depuis un moment, et je voulais vous en faire part, sans pour autant me décider : tant de polémique, tant d’avis autour de la claque.


« Surtout, ne lui donne jamais de fessée, il sera traumatisé à vie ! » Ah ? C’est sûr ? Prouvé ?


« Une claque, ça n’a jamais fait de mal à personne ! » Eh bien si ! Beaucoup de mal. Nombreuses sont les personnes qui en témoignent.


J’en ai déjà reçu, et effectivement, je suis toujours en vie. Ok. Mais je vais vous poser la question à VOUS : qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez reçu une claque de la part de vos parents ?

Faites un retour en arrière, remettez-vous en position d’enfant recevant ce geste de correction. Sur les fesses, en plein visage, sur la main, le bras, les cuisses, ... il y aura bien eu une claque mémorable au cours de votre vie ? Tellement mémorable que peut-être vous souviendrez-vous de l’endroit, du moment, des odeurs, et autres détails particuliers...


J’en ai sélectionné une, dont je vais vous faire part. J’étais assise à table, à un grand repas de famille (environ une cinquantaine de personnes). Les enfants sont sortis de table pour aller jouer, et moi, très poliment j’ai demandé si je pouvais sortir aussi. Requête refusée. J’insiste. Même réponse. J’insiste à nouveau, et je me fais pincer la cuisse sous la table (il ne s'agit pas d'une claque, j'en conviens, mais l'effet est similaire). Évidemment, j’ai mal. Mais outre la douleur physique, c’est le geste qui m’a le plus blessée. J’avais demandé la permission, moi. Je voulais faire preuve de politesse, et il a fallu que je me taise. Tout le monde savait ce qui s’était passé sous la table. Et personne n’a rien dit. Nouvelle blessure.

Aujourd’hui je sais que j’ai reçu une violence qui était portée par quelqu’un d’autre, une violence qui ne m’appartenait pas, mais qui appartenait à l’adulte qui m’a pincée. Mais la petite Julie ne savait pas tout cela il y a des années. Elle n’avait ni la maturité ni le recul nécessaire pour comprendre ou être empathique. Petite Julie s’est sentie inférieure, et pensait que sa voix n’avait pas à être entendue. Et pire, Petite Julie pensait que ce qui lui avait été infligé était légitime...


Nous pouvons éduquer nos enfants autrement, alors pourquoi ne pas le faire ?

Oui, en théorie, c’est bien, c’est beau. Mais quand mon bébé me met hors de moi, ou que mon enfant ne veut rien entendre, ou que, ou que ...


A ce moment précis de l’article, il me faut vous faire une confidence.

Hier soir, aux alentours de 3heures du matin, j’ai donné une fessée à T. Qu’est-ce qu’elle avait fait ? Je dirai, à l’heure actuelle en ayant pris du recul, qu’elle n’avait rien fait de particulier. Mais dans la nuit, cela me paraissait « grave » : je la rendormais dans les bras, et elle se débattait pour je ne sais quelle raison que je n’ai même pas essayé de chercher ni comprendre. Elle se débattait tellement qu’elle allait tomber. Tout s’est passé vite, ma main est partie. Je voulais qu’elle comprenne qu’il fallait qu’elle arrête de tant gigoter. Il me semble qu’elle n’a rien senti (vive les couches !), dans le sens où je crois qu’elle n’a pas eu mal, mais ce qui est sûr c’est qu’elle a compris la nature violente du geste car elle s’est immobilisée. Je suis allée la poser dans sa poussette, j’ai raconté l’épisode à Super Papa, qui a pris le relais tout en me réconfortant (un comble, vous ne trouvez pas ?!).

Remarquez que je me justifie en écrivant qu’elle manquait de tomber, et que c’était dangereux.

Si Théa a reçu une claque, au fond, elle n’y est pour rien. C’est MOI qui étais fatiguée. C’est MOI qui ai délibérément porté le coup. Certes, elle s’est calmée. Mais à quel prix ? Est-ce là l’éducation que je souhaite inculquer à ma fille ?

Je choisis de me dire que c’est grave, une claque. C’est l’expression d’une violence qui appartient à l’adulte, mais qu’il porte à l’enfant.

Je choisis de ne plus le reproduire.


Et bien sûr, comme à chaque fin d’article, je vais suggérer des pistes. Peut-être, si les avais-je suivies, la nuit se serait passée calmement. Peut-être ...


Pour éviter de blesser votre enfant, physiquement et moralement :

-Calmez-vous

-Dites-vous bien que votre enfant ne fait pas exprès de vous faire sortir de vos gongs

-Déléguez : si vous n’en pouvez plus, cherchez de l’aide : quelqu’un d’autre pourra prendre le relais, ce n’est pas un drame !


Si vous êtes passés à l’acte :

-Posez-vous les bonnes questions : qu’est-ce qui, en moi, a fait que j’ai perdu le contrôle ?

-Excusez-vous, et expliquez à votre enfant ce qu’il s’est passé.



Il en va de notre responsabilité de bienveiller. Alors bienveillons !

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