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Pipi dans le pot … (ou pas !) ou notre chemin vers la continence




19 mois. C'est l'âge de ma petite. À 19mois, après le bain, douce T refuse que je lui mette une couche. Elle n'a pas l'air d'avoir mal, elle n'a juste pas envie d'en porter.

C'est vendredi soir, elle revient de 2 jours de MAM, alors je me dis qu'elle y a peut-être vu des bambins sans couche, qui font pipi au pot ou aux toilettes.

Je lui demande si c'est cela, elle acquiesce.

J'ai dû lui dire que l'on irait ensemble acheter un pot le lendemain avant qu'elle accepte enfin que je la rhabille.

Nous voilà donc avec un pot à la maison, un pot qui m'est tombé dessus, car je me disais qu'on avait le temps.

J'ai pris pour habitude d'anticiper ses besoins depuis le début de sa vie, et la voilà qui me devance !

Évidemment, je suis fière.

Étonnamment, je ne me sens moi, pas prête : Et comment je lui apprends le pot maintenant ? Débrouille-toi maman !

Je n'ai rien lu sur le sujet à part quelques commentaires de mamans dans les groupes de réseaux sociaux auxquels j'appartiens. Commentaires qu’auparavant je survolais car je ne me sentais pas concernée.

Je sais que la continence s'apprend, mais je ne sais pas comment.

Je suppose qu'il existe plusieurs manières, je ne sais pas lesquelles. Le pot m'est venu premièrement à l'esprit, mais j'ai vu qu'il existait des réducteurs.

J'ai également entendu parler des conséquences psychologiques néfastes si l'apprentissage n'est pas conduit correctement. Je ne sais pas lesquels.


Donc voilà : je me retrouve avec cette situation à gérer, et je me renseigne. Et comme je suis sympa, je vous partage tout ça :


A savoir : Le contrôle des sphincters (muscles permettant d’ouvrir et fermer les orifices, ici vessie et anus) se fait lorsque l’enfant est prêt : il doit être suffisamment mature physiquement et mentalement.


Il saura vous exprimer quand viendra le moment pour lui d’arrêter les couches : en le manifestant explicitement, ou en vous le montrant de différentes manières : vous saurez que le processus vers la continence est enclenché s’il :

-s’intéresse au pot, s’y assoit seul

-éprouve de la curiosité : vous observe, vous questionne, vous imite

-ne salit pas sa couche plusieurs heures d’affilées (signe qu’il parvient désormais à se retenir)

-s’intéresse à la littérature de jeunesse liée au pipi – caca


Pourquoi est-ce important d’attendre que l’enfant soit prêt ?


Il s’agit de respecter son rythme, mais également de ne pas l’empêcher d’avoir des sensations en lui proposant le pot trop tôt. La psychomotricienne Monique Busquet en parle

Ce repérage et l’analyse de ses sensations est une étape cruciale pour l’enfant. Sinon, l’enfant intègre qu’il doit contracter les sphincters en permanence sauf lorsque l’adulte lui dit de « les ouvrir ». Certains enfants peuvent même ne plus oser courir, ne plus parler, ne plus rire, ne plus dormir, par peur et par incapacité de dissocier la contraction des muscles sphinctériens et des autres muscles nécessaires à ses jeux, ses mouvements, sa vitalité. Cela risque finalement de retarder une réelle acquisition de ce contrôle et d’occasionner plus « d’incidents par la suite ». L’enfant n’est alors pas autonome, il risque de se sentir en échec, dévalorisé, « pas à la hauteur de ce que l’on attend de lui » et risque par la suite de devenir inquiet, constipé (problème de santé fréquent de nos sociétés) ...

Vous l’aurez compris, pas besoin d’imposer des horaires-pipi à l’enfant. Au fur et à mesure, il sentira que c’est le moment, quitte à mouiller la culotte ou le slip dans les premiers temps (effectivement, cela peut en contrarier plus d’un d’avoir à nettoyer le sol, les vêtements, le bébé ; mais tout bien considéré, est-ce si « grave » ?).


Laisser faire ou accompagner ?


Même si d’ordinaire je suis partisane du « laisser faire la nature », c’est différent pour cette situation. Je prends personnellement le parti d’accompagner, car je trouve que c’est une étape importante dans la vie d’un bébé, et j’estime que le soutien d’un ou des parents est adjuvant et réconfortant.


Voici quelques pistes d’accompagnement possible :

-Verbalisez : « Tu as le droit de faire pipi/caca dans la couche. Quand tu te sentiras prêt(e), tu pourras faire pipi dans ton pot, qui est dans les toilettes ». « Jetons ta couche à la poubelle » Attention à ne pas en faire tout un plat d’émotions en disant que faire dans le pot ferait très plaisir à maman et papa : l’enfant risque de comprendre, s’il n’y arrive pas, qu’il ne fait pas plaisir à ses parents.

-S’il est en demande, laissez l’enfant vous observer, et se familiariser avec le pot. Il peut s’y asseoir habillé, ou sans couche. Doudou veut faire pipi lui aussi ? C’est parti, on met Doudou sur le pot !

-Félicitez-le : de vouloir essayer, de vous prévenir lorsqu’il a envie, ou même de vous avoir prévenu(e) un peu trop tard (l’essentiel étant qu’il vienne vous trouver pour vous donner l’information)

-Surveillez les signes indiquant qu’il a besoin d’aller au pot

-Pour l’aider à se connecter à ses sensations, évitez les distractions du type jouets. Aidez-le simplement à se détendre

-Soyez patient, faites confiance en votre enfant

A bannir :

-les remarques désobligeantes amenant à des blocages, du type : « c’est sale », ou « ça pue »

-les pressions : « Allez, dépêche-toi, tu es trop lent(e) ! »

-le too much : n’allez pas dans l’excès des félicitations ou du ravissement lorsque l’enfant réussit : encourager, oui ; en faire un spectacle, non !


Et côté littérature de jeunesse alors ?


C'est plus fort que moi, je ressens le besoin de faire des liens avec des ouvrages jeunesse. Je ne pensais pas qu’autant d’albums étaient dédiés à l’acquisition de la propreté ! Regardez un peu ce qu’on trouve sur La FNAC. J’ai quand même fait une sélection, que je pense offrir à ma douce T :

-pour le tout début : Bénédicte Gueltier nous livre Zaza va sur son pot, dans la série « L'âne Trotro » : On aime bien ce petit âne à la maison, de par la simplicité dont les thèmes sont abordés. Les images sont simples, colorées, et les histoires sont facile à comprendre pour un bout d’chou



-mon coup de cœur : Sur le pot !, par Alice Le Hénand et Thierry Bedouet, des éditions Milan. On commence à avoir l’habitude de ces petits livres à languettes. Surtout, ce que j’adore, ce sont les manières d’aborder leur thème de différents points de vue. Chez nous on au Au dodo !, qui traite du coucher ; et A tout à l’heure !, qui aide à la séparation matinale. Je suis déjà conquise par ces deux que certainement, je sais que Sur le pot ! ne sera pas décevant, au contraire, et que j’y trouverai mon compte en terme de bienveillance, et de diversité de situations. Voici le commentaire de Bébé en herbe sur cet album :

ce livre est aussi très bien fait car il dépeint tous les cas de figure que l’on peut rencontrer lorsque l’enfant est en pleine acquisition de la propreté : l’adaptation au rythme de l’enfant sans le forcer, les félicitations lorsque la couche est sèche, le petit accident de parcours, le pipi qui ne vient pas, etc… le tout dans la bienveillance et l’écoute des super-parents !

J’achète !



-les must have (pour les un peu plus grands) : deux albums de Catherine Dolto et Colline Faure-Poirée : Caca prout, et Pipi au lit. J’aime bien Dolto dans sa volonté d’expliquer aux petits, de manière adaptée. Je suis pour ne rien cacher aux enfants, et ne pas leur mentir. Ce que j’apprécie particulièrement dans ses ouvrages jeunesse, c’est qu’elle choisit des mots justes, et n’hésite pas à parler des défauts des grandes personnes – lesquelles sont tellement idéalisées par les tout-petits. Par exemple, dans Caca prout, elle explique qu’on n’en parle pas beaucoup juste parce que ce n’est pas poli (ah, les adultes sont tellement attachés à la politesse !), après avoir décrit simplement ce qu’est le caca. Je trouve ses écrits très axés sur les ressentis de l’enfant, c’est pourquoi j’aime particulièrement. Le jeune est considéré dans sa personne, et ça fait du bien ! Dans Pipi au lit, elle mentionne les moqueries, les vexations, et tada ! Tout finit par s’arranger, heureusement !




J’espère vous avoir aidé, et facilité vos recherches.

Je crois que finalement, dans cette aventure du pipi-caca, le plus important est de se faire confiance, et de faire confiance à son petit, en le respectant, toujours.


Maintenant, allons bienveiller le pot, le pipi, le caca, les prouts ! !



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